On entend souvent que la naissance d’un enfant, pour le couple, c’est un peu comme une tempête à traverser. Entre fatigue, charge mentale, nouvelle organisation, nouvelles marques à prendre… Bon nombre de couples connaissent des tensions à l’arrivée de leur enfant. Alors, le baby clash est-il une fatalité ? Existe-t-il des moyens de le prévenir ? L’équipe de May répond
Le baby clash : qu’est-ce que c’est ?
Le baby clash désigne la période de turbulences - comprenez : de tensions - qu’un couple peut rencontrer à l’arrivée d’un enfant. Bien sûr, certains couples sont davantage impactés que d’autres. Mais, globalement, tous les couples qui accueillent un enfant connaissent une période de conflit après la naissance.
Pourquoi ? A la naissance d’un bébé, la mère connaît un intense remaniement psychique et hormonal. Rappelons que 50% à 80% des femmes vivent un baby blues et 10 à 20% d’entre elles sont touchées par une dépression post-partum. Ce bouleversement émotionnel, le père peut aussi l’expérimenter. Ajoutons à cela le manque de sommeil, les nuits entrecoupées, une nouvelle répartition des tâches, une nouvelle organisation familiale… En fait, à l’arrivée d’un enfant, toutes les cartes sont redistribuées. Rien d’étonnant à ce qu’un certain déséquilibre puisse se créer dans le couple !
Le baby clash : comment le surmonter ?
Nous l’avons dit, le baby clash est un déséquilibre qui s’est créé dans le couple. Les cartes ont été remélangées et il arrive qu’elles soient mal redistribuées… La première chose à faire est de ne pas se renfermer sur soi-même ni d’entrer dans une sorte de concurrence des besoins. Oui, la fatigue impacte le couple, c’est certain. Mais nul besoin de dire à votre partenaire que vous avez certainement bien plus besoin de dormir que lui/elle. Cela ne ferait qu’attiser les tensions déjà existantes.
Ensuite, comme souvent, la clé réside dans la communication. Attention : la communication à bon escient ! Privilégiez un moment neutre et calme plutôt que le milieu de la nuit, lorsque vous devez vous lever pour calmer le bébé 😉 Vous pouvez préparer en amont ce que vous voulez dire. Nous vous conseillons d’utiliser le “Je” plutôt que le “Tu”. Par exemple, préférez dire : “J’ai besoin que l’on alterne dans la nuit”, plutôt que : “Tu ne te lèves pas assez”.
Pensez également à prendre de la distance et du recul. Il est certain qu’il existe une différence flagrante entre les projections que vous aviez faites sur le parent que vous serez et le parent que votre partenaire sera. Peut-être que la confrontation avec la réalité vous déçoit. Gardez en tête que si votre couple parental n’a rien de parfait, c’est tant mieux 🥰 Le couple parental parfait n’existe pas : il existe seulement des parents qui font de leur mieux.
Et puis, finalement, un baby clash, c’est presque sain. Oui, c’est sain de remanier son couple et sa famille à l’arrivée d’un bébé !
Le baby clash : peut-on le prévenir ?
Le savoir, c’est le pouvoir (surtout pour des jeunes parents !). Comment éviter le baby clash ? Nul n’a la réponse. En revanche, nous pouvons vous fournir quelques pistes pour vous y préparer.
- Ne faîtes pas l’impasse sur votre entretien prénatal précoce (EPP). Cet entretien (totalement pris en charge par l’Assurance Maladie) peut être réalisé à partir du 4ème mois chez une sage-femme, un gynécologue ou un médecin. Vous pouvez vous y rendre seule ou avec votre partenaire : aucune obligation. Il représente un formidable moment d’échange, au cours duquel vous pouvez évoquer vos angoisses et anticiper certaines difficultés liées au couple. D’ailleurs, tous les rendez-vous de grossesse sont de bonnes occasions !
- Dialoguez avec votre partenaire et ne succombez pas au “On verra bien quand le bébé sera là”. On vous l’accorde, cela ne sert à rien de tout prévoir dans les moindres détails mais certains sujets globaux méritent qu’on les évoque avant la naissance. Quid de l’allaitement, par exemple ? Si vous comptez nourrir votre bébé au sein, vous pouvez vous demander en amont ce que votre partenaire pourrait, lui/elle, prendre en charge.
- Assistez aux ateliers de préparation à la naissance en couple ! Tout comme l’entretien prénatal précoce, ils représentent de formidables opportunités pour échanger avec des professionnel.les de santé.
Il n’existe pas de recette miracle pour “survivre” au baby clash ! En tout cas, ce qu’on veut que vous reteniez est qu’il faut faire preuve de flexibilité : soyez tolérants envers vous-même et envers votre partenaire. Si vous apprenez à être un parent, rappelez-vous que c’est aussi son cas 😉 Et puis, ne dit-on pas qu’après la pluie, vient le beau temps ?