L’arrivée d’un deuxième enfant est un changement pour toute la famille. Cela implique souvent de mettre en place une toute nouvelle organisation ainsi qu’un nouvel équilibre qui permet à tout le monde de trouver sa place. Alors, comment se préparer à l’arrivée du deuxième enfant ? Comment assurer une transition en douceur pour votre premier enfant ? L’équipe de May vous livre ses meilleurs conseils.
Préparer l’aîné à l’arrivée du deuxième enfant
Accueillir un nouveau bébé dans votre vie est à la fois un grand changement pour vous en tant que parents mais aussi pour votre aîné. Voici donc quelques conseils pour l’aider à se préparer à son futur rôle de grand frère ou de grande sœur.
Nous vous conseillons de commencer par une discussion avec votre enfant - adaptée à son âge et à sa capacité à se projeter - afin de l’aider à comprendre ce qu’il se passe. Concrètement, un enfant de deux ans comprendra mieux la situation si on lui donne des repères concrets en créant une petite frise du temps par exemple, illustrée avec les moments importants de la vie de famille (les anniversaires, les vacances, la rentrée) et sur lequel vous pouvez indiquer l’arrivée estimée du nouveau bébé. À partir de trois ou quatre ans, vous pouvez aller plus loin dans les détails et discuter ouvertement des changements à venir.
Bon à savoir : il existe aussi des livres jeunesse, avec des images et des histoires faciles à comprendre, qui peuvent vous aider à expliquer la grossesse et le concept de petit frère ou petite sœur à votre aîné.
Nous vous recommandons d’attendre la fin du premier trimestre de grossesse pour annoncer la nouvelle à votre enfant. Cela évite à votre premier enfant une attente trop longue et abstraite de l’arrivée de ce nouveau bébé. En attendant de lui annoncer, il est tout à fait possible de dire simplement que vous êtes plus fatiguée, un peu malade ou tout simplement moins disponible, sans entrer dans les détails, ce qui suffit généralement à le rassurer.
Plus tard, pour renforcer le lien entre votre aîné et votre futur bébé, vous pouvez l’impliquer dans de petites préparations. Choisir un cadeau qu’il offrira à la maternité (un doudou par exemple) ou réaliser un dessin destiné au berceau sont de petits gestes qui lui permettront de se sentir acteur plutôt que spectateur. Certains parents aiment aussi offrir un cadeau “de la part du bébé” au grand frère ou à la grande sœur, pour valoriser son nouveau rôle. À vous de voir ;).
Le jour de la rencontre avec la fratrie et le retour à la maison
Le premier contact entre votre premier enfant et votre nouveau-né est un moment fort. Si c’est possible, nous vous recommandons de le partager entre vous quatre, sans visiteurs immédiats afin de tout de suite mettre en place une bulle familiale. Il ne faut pas s’inquiéter si votre aîné ne manifeste pas forcément un enthousiasme débordant : selon son âge, il sera probablement surtout heureux de retrouver sa maman et son intérêt pour le bébé viendra plus tard.
De retour à la maison, il peut être utile de limiter les visites pour que chacun trouve ses repères. Passer régulièrement quelques minutes seul avec votre aîné, même pour un jeu ou un câlin, le sécurise dans ce nouvel équilibre. L’inviter à participer à certains soins simples, comme donner le doudou ou chanter une chanson, l’aide aussi à s’impliquer.

Gérer les émotions à l’arrivée d’un deuxième enfant : jalousie, gestes brusques et régressions
L’arrivée d’un deuxième enfant suscite parfois des réactions inattendues chez votre aîné. La jalousie, par exemple, ne traduit pas forcément un rejet du bébé. Elle reflète souvent le constat que votre attention en tant que parents est désormais partagée. Dans ce cas, conserver les routines et offrir des moments privilégiés à votre aîné sont des moyens efficaces pour le rassurer. Il est également préférable d’éviter de cumuler les grands changements, comme un déménagement ou le passage dans un nouveau lit, au moment de la naissance. Plus vous conservez de repères, plus votre premier enfant se sentira en confiance.
Les jeunes enfants peuvent également avoir des gestes brusques envers un nourrisson, par manque de conscience de sa fragilité le plus souvent. Montrer l’exemple est alors essentiel : caressez doucement le visage de votre nouveau-né, parlez bas en sa présence et expliquez à votre enfant que le bébé est encore fragile. Offrir un poupon à votre premier enfant pour imiter vos gestes peut aussi être un bon apprentissage. La vigilance reste de mise car un enfant agit généralement de façon impulsive.
Certaines “régressions” dans le comportement de votre premier enfant peuvent également survenir, comme des troubles du sommeil, le refus de jouer ou la demande d’un biberon. Elles sont le plus souvent temporaires et s’atténuent avec du temps, de l’affection et des explications adaptées à son âge. Encore une fois, les livres sur l’arrivée d’un nouveau bébé peuvent l’aider à comprendre et à accepter ce qui se passe.
Organisation quotidienne avec deux enfants
La gestion du quotidien change radicalement avec deux enfants. Si le co-parent est au travail ou ne peut pas vous aider sur le moment, le portage est alors un allié précieux : il permet de garder votre bébé contre vous tout en ayant les mains libres pour vous occuper de l’aîné. Il est aussi bénéfique de réserver un petit moment de “reconnexion” dès le retour de l’école ou de la crèche, afin de remplir le réservoir affectif de l’aîné avant de s’occuper du plus petit.
Responsabiliser votre aîné peut aussi l’aider à s’impliquer, à condition de respecter son rythme et ses envies. Lui demander d’apporter une couche, de tenir le biberon sous surveillance ou de pousser doucement la poussette sont autant de petites tâches valorisantes. En revanche, il est important de ne pas avoir d’attentes disproportionnées envers lui avec des phrases comme “Tu es grand maintenant” car il reste lui aussi un jeune enfant qui a besoin de ses parents.
Sommeil et partage de chambre
Le sommeil est un sujet sensible dans toutes les familles et l’arrivée d’un deuxième enfant peut venir chambouler l’équilibre (parfois fragile) déjà existant, ce qui peut provoquer des “régressions de sommeil”. Même si elles sont souvent inévitables, maintenir les routines habituelles et renforcer les rituels du coucher aide à passer cette période plus sereinement.
La question de mettre les enfants dans la même chambre ou non dépend beaucoup de l’organisation familiale. Beaucoup de parents font le choix de faire dormir leur bébé dans leur chambre jusqu’à 6 mois (comme l’OMS le recommande) mais certains choisissent de les réunir plus tôt. Les réveils nocturnes perturbent rarement l’aîné, dont le sommeil est souvent profond néanmoins, s’il est gêné, il peut alors être utile de proposer une chambre par enfant.
Si vous optez pour une chambre partagée, l’aménagement joue un rôle important : il est préférable que chaque enfant ait un espace identifiable, même dans une pièce partagée, et que l’aîné conserve certains jeux hors de portée du plus petit. Des règles simples, comme parler doucement pendant la sieste, facilitent aussi la cohabitation.
Santé mentale et charge parentale quand on a plusieurs enfants
Prendre soin de vous est aussi important que de prendre soin de vos enfants. L’arrivée d’un deuxième bébé entraîne une augmentation de la charge mentale et physique. Pour éviter l’épuisement ou la dépression post-partum, n’hésitez pas à demander de l’aide et à réfléchir aux ressources disponibles pour faciliter votre quotidien : implication du co-parent, aide familiale, soutien d’amis, recours à des services extérieurs pour le ménage ou les courses. Acceptez de lâcher prise sur certaines choses. Les repas ne seront pas toujours faits maison, la maison ne sera pas impeccable tous les jours et ce n’est pas grave.
Notez qu’en cas d’antécédent de dépression post-partum, le risque de récidive existe. Il est donc essentiel d’en parler dès le suivi de grossesse afin de mettre en place un accompagnement préventif adapté.
Quel est le bon moment pour avoir un deuxième enfant ?
Il n’existe pas d’écart d’âge idéal. Un petit écart, d’un à deux ans, favorise souvent une grande complicité mais peut entraîner plus de disputes. Un écart plus grand, de quatre ans ou plus, réduit les tensions mais peut limiter les jeux communs. Le choix dépend avant tout de vos désirs et de votre projet familial. Si l’envie n’est pas là, il est inutile de se forcer sous la pression sociale ou familiale. Et s’il n’y a qu’un seul enfant, il peut être tout aussi épanoui.
L’arrivée d’un deuxième enfant bouscule donc le quotidien : pour vous, pour votre aîné… Néanmoins, il est possible d’accompagner cette nouvelle dynamique familiale en amont : en préparant votre premier enfant à son nouveau rôle de grand frère ou grande sœur, en adaptant l’organisation de vos journées, en prenant du temps pour vous pour ne pas vous épuiser et en vous affranchissant au maximum des injonctions extérieures.
Crédit photo : envato lamapacas ; envato YuriArcursPeopleimages