Vous venez d’accoucher et ce que vous aviez en tête ne ressemble pas à ce que vous vivez ? Zoom sur 5 tabous du post-partum pour vous aider à trouver vos marques.
L'attachement à son bébé qui n'est pas toujours évident
Votre bébé est là, vous êtes forcément la plus heureuse du monde ! Officiellement oui, officieusement, vous vous sentez peut-être perdue et avez l’impression que ce n’est pas normal voire honteux de l’exprimer à voix haute. Et pourtant, il arrive que cette vague d’amour inconditionnel avec son bébé mette du temps à venir. Est-ce que vous avez un problème ? Non !
Cela ne signifie pas du tout un manque d’amour mais des nouveaux repères à trouver, du temps pour intellectualiser que votre grossesse est terminée et que votre enfant est né. Là où cela peut devenir un problème c’est lorsque vous gardez tout cela pour vous par peur du jugement. Si vous n’osez pas en parler à vos proches, pensez à votre sage-femme ou à des groupes comme le Club Poussette, créé pour que les femmes puissent échanger entre elles sur la maternité et pour rompre l’isolement des jeunes mamans.
Les désagréments physiques font partie du post-partum
Entre les lochies (ces saignements post-accouchement) qui oscillent entre 7 jours et 6 semaines, les douleurs de tranchées (contractions de l’utérus) plus courantes les femmes multipares, la cicatrisation après une césarienne, une épisiotomie ou une déchirure, une poitrine qui peut être engorgée pendant l'allaitement, les fuites urinaires, la rééducation du périnée…on comprendrait presque pourquoi on parle si peu de ces désagréments physiques après l’accouchement.
Et pourtant ! Après avoir conçu un bébé (ou plusieurs !) pendant 9 mois et l’avoir mis au monde, le corps a besoin de temps pour récupérer. Et cela passe par plusieurs phénomènes qui peuvent être inconfortables voire douloureux. Sachez que chaque femme vivra un ou plusieurs désagréments à des intensités différentes et en parler (à vos proches, à votre sage-femme, à vos amies) est essentiel.
Cela vous permet de ne pas rester avec vos questions, vos doutes, à vous demander s’il est normal d’avoir un caillot au fond de votre culotte pendant vos saignements post-accouchement, à ne pas savoir quoi faire si votre cicatrice vous fait mal ou si vous avez des plaques rouges sur la poitrine.
Le couple peut être mis à mal à l’arrivée d’un bébé
Votre conjoint et vous avez l’impression de ne plus être sur la même longueur d'onde ? Vous vous prenez la tête pour tout ? Vous remettez votre couple en question et votre bébé n’a pas encore un an ? Sachez que cela porte un nom : le baby clash.
Avec l’arrivée d’un enfant, le couple vit un véritable tsunami. Entre la fatigue, le rythme effréné, les questionnements, l’éventuelle idéalisation d’une vie de famille, la libido en berne et l’absence de moments à deux…l’équilibre du couple peut-être complètement chamboulé. Sans s’en rendre compte, les petites turbulences des débuts peuvent devenir répétitives et plus dures à surmonter.
S’il n’y a pas de solution miracle, là encore, communiquer ne pourra que vous aider pour vous faire entendre mais aussi mieux comprendre ce que ressent l’autre. La réponse est oui, mais, là encore, le dialogue est la clef. Sauf qu’après des nuits ponctuées de réveils et des tensions avec son conjoint/sa conjointe, il est parfois difficile de trouver l’énergie et le temps nécessaire pour arranger les choses. Si vous avez l’impression que le dialogue est plus difficile à (re)mettre en place, un professionnel peut vous accompagner.
Le ventre est mou et vide
Si les femmes commencent à prendre de plus en plus la parole et à montrer, notamment sur les réseaux sociaux, leur corps après l’accouchement, les changements physiques d’une femme pendant sa suite de couches sont un vrai tabou. Dans l’interview qu’elle nous a accordée, Eve Simonet nous confiait que l’une des raisons de ce tabou est “que l’on ne veut pas voir ce corps en convalescence, mou, flasque, vide. On vénère le corps enceint mais on ne veut plus le voir après. Car on est une société extrêmement exigeante envers les femmes et l'aspect de leur corps !” De même, une femme a parfois du mal à toucher ce ventre vide et mou ou à se regarder devant un miroir. La pression des kilos (que l’on imagine à tort perdre en grande partie à l’accouchement) joue aussi un rôle important dans le bien-être d’une mère et peut contribuer à créer un mal-être post-partum
C’est le début de la charge mentale
Cuisine, lessive, ménage, courses alimentaires, administratif,…tout cela avec un travail en plus, des nuits entrecoupées, un bébé qui vous sollicite beaucoup et zéro moment pour vous : vous découvrez le concept de la charge mentale qui peut être particulièrement violent après une grossesse où vous étiez au premier plan, où tout le monde était aux petits soins pour vous. Maintenant que votre bébé est là, il faudrait que vous récupériez en quelques jours, que vous soyez disponible pour tout et que vous repreniez le travail comme si de rien n’était. C’est le discours que l’on entend ou que l’on déduit, ce qui nous amène souvent à vouloir faire toujours plus et mieux…au risque de s’oublier et d’exploser (le fameux burn out parental). Une idée pour vous aider est de déléguer tout ce que vous pouvez, surtout après l’accouchement. Cela ne pourra que vous être bénéfique pour vous aider à gérer ce nouveau rythme.
Pour mieux comprendre cette période si unique qu’est le post-partum, retrouvez notre article sur le sujet ici.